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AU BALCON



I



Ce jour que ton avril, au balcon, sous la vigne
Qui jusqu’à tes volets grimpe le long du mur,
Vint s’incliner vers moi, chère âme, avec ce signe
De sa lèvre baisant ses doigts — en plein azur

Le matin se leva comme brille la soie
En zézayant des mots chuchotés et luisants
Et si doux qu’au verger, dans les nids, une joie
Vint les redire en chœurs doucement caressants.

Et ce fut au jardin de mon cœur tout en fête
L’or d’une aurore bleue enflammant l’horizon,
Et ce fut ce jour-là que tu me fis poète.
Ô le joli balcon béni de ta maison !