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Cueillons les roses.
Th. de Banville.


Aimons-nous ; c’est la sagesse.
Le vin de mon cœur, maîtresse,
Verse-le avec largesse.

N’attends pas jusqu’à demain
Que la coupe dans ta main
Déborde sur le chemin,

Et, sous l’aurore et la lune,
Au mépris de la fortune
Qu’apporte l’heure importune,

Nous vivrons, blancs exilés
Des paradis étoilés,
Avec nos songes ailés.

Loin des horizons moroses,
Des temps perdus et des proses,
Viens !… il reste encor des roses.