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IV



Éprise d’idéal et de sincérité
Sa voix hier chantante ou plaintive ou joyeuse
Se pourrait-il qu’elle ait du ciel démérité
Et que Dieu la voulût, vers sa fin, malheureuse ?…

Elle n’ignore pas qu’ici bas rien ne dure,
Aussi qu’après la joie une tristesse est là
Qui souvent lui succède et, sans pitié, torture.
Tout cela, la pauvre âme, elle le sait, hélas !

Et voilà ses raisons d’être tant inquiète…
Elle fut trop heureuse et demain lui fait peur.
Ô quels vents souffleront ? calme brise ou tempête ?
Souriras-tu, mon âme, ou verrai-je tes pleurs ?