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notre départ. Je me retourne une fois dehors. Sur le seuil de la cour que rien ne garde, ne ferme, qu’un grand rayon de soleil, une barre de lumière, les folles sont alignées, criant, gesticulant. Une d’elles, la vieille sœur du roi, un bras levé, l’autre arrondi sur la hanche d’un geste de vivandière, clame en voix de basse : « Vive l’Empereur ! »

Des cours, encore des cours, des petits arbres, des bancs, des waterproofs qui voltigent au vent glacé, s’agitent à grands pas solitaires, lugubres visions du déséquilibre humain, parmi lesquelles je note au passage deux silhouettes.

Dans le grand ouvroir très