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et vareuses, jouent au bâtonnet, avec des bonds, des cris d’écoliers en récréation ; enfin d’une marche interminable sur un chemin de ronde, gluant, luisant, où les semelles patinent, le long des gabions, des épaulements, des pièces de marine en batterie et des hauts talus que dépasse la silhouette d’un marin de vigie, son cornet à bouquin à la ceinture, prêt à signaler la bombe et l’obus allemands. Ce que ma mémoire a gardé de très précis, par exemple, c’est le rouf de toile goudronnée, dégoulinant de pluie, sous lequel les officiers de garde sont attablés devant des bols de café noir ; je vois ces