Page:Daudet - Trois Souvenirs, 1896.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lisez mon écriture… »

C’était le projet de son prochain discours pour l’ouverture des chambres, écrit de sa petite cursive nerveuse, la moitié des mots inachevés comme lorsqu’il parlait. Je lisais parfaitement.

— Alors faites vite, et apportez-moi ça aux Tuileries où je vais.

En même temps, nos regards se rencontraient électriquement sur ma lettre :

— Déchirez cette vilenie… me dit-il tout bas, sans me regarder.

— Oh ! monsieur le comte…

— Plus un mot. Il y a cela entre nous désormais… Tâchez que je l’oublie.