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L’hôtel était meublé avec un luxe raffiné, un grand souci d’art et de sensations confortables. En traversant le rez-de-chaussée, j’aperçus, dans une ouverture de porte, une galerie de tableaux. Des voix fraîches, des voix de jeunes filles perçaient les tentures. Elles alternaient avec le contralto passionné d’Orphée qui remplissait l’escalier, montait avec moi.

En haut, au troisième, un petit appartement calfeutré, capitonné, encombré comme un boudoir. Tourguéneff avait emprunté à