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Il fallait revoir le pays, suivre la piste de Risler du seuil de la maison à la voûte noire où il devait se pendre, proche cette caserne d’où l’on découvre Paris comme on le voit des banlieues, en masse enfumée et serrée de coupoles, d’aiguilles et de toits, avec des perspectives d’un port immense dont les cheminées seraient les mâts. Dès lors je tenais tous les cadres à mes chapitres. Je n’avais plus qu’à écrire, et dans ces conditions, le drame imagé pour ainsi dire, illustré par mes souvenirs et mes promenades, le travail était à demi fait.


Fromont jeune et Risler ainé parut en feuilletons au Bien Public, et pendant sa publication, je sentis pour la première fois autour de mon œuvre l’intérêt sérieux de la foule. Claire et Désirée avaient des amis, on me reprochait la mort de Risler, des lettres intercédaient pour la petite boiteuse. La vie n’a rien de meilleur que ce lever de