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taires, toujours digne et bien tenu, rasé de près comme un père noble, avec l’air capable et content de soi d’un raisonneur de comédie.

Le brave homme avait lu mes vers, il comptait sur moi pour l’aider à réaliser son rêve, et c’est pour me proposer de travailler ensemble qu’il venait de gravir, en s’essoufflant un peu, les marches nombreuses et raides de mon logis de la rue de Tournon. Vous pensez si je me trouvai flatté, et si j’acceptai l’offre avec joie !

Dès le lendemain, j’étais chez lui ; il habitait rue Ventadour, dans une vieille maison de bourgeoise apparence, un petit appartement d’aspect très caractéristique qui sentait à la fois l’acteur économe, minutieux et rangé, et le vieux garçon à marier. Tout y luisait, meubles et carreau. Au pied de cha-