Méchant, voilà comment tu traites un vieil ami ?
Comment ? un vieil ami ? Est-ce que ce serait…
Mais, oui, toujours le même.
Vraiment ! c’est là ce fameux piano sur lequel l’illoustre senor Fonseca venait te donner tes leçons trois fois par semaine ? Allons donc ! veux-tu rire ? l’autre était un piano-forte superbe, majestueux et vaste comme un orgue, luisant comme un miroir. Oh ! je me le rappelle fort bien ; il y avait un mi qui ne marchait pas… Veux-tu que je te chante le premier air que tu as joué dessus ? Un air adorable que je me suis souvent fredonné, tout seul, là-bas, dans ma petite chambre, c’étaient deux mesures de boléro, t’en souviens-tu ?
Parfaitement ; je me souviens même qu’en ce temps-là, cet air adorable avait le don de t’agacer beaucoup…
Pas celui-là… un autre peut-être…
Si, si, celui-là, le même, joué sur l’harmonica que voici…