si longtemps. (Musique à l’orchestre.) J’entre… Le silence du lieu, le demi-jour et la fraîcheur calment un peu mon sang. Je me glisse dans un coin de chapelle, et là, — vous savez où je veux dire : le premier pilier, à gauche, — je me laisse aller, brisé par trop d’émotion, je me laisse aller sur une chaise basse, une petite chaise recouverte de velours rouge que je ne reconnais pas d’abord, mais sur laquelle j’aperçois tout à coup votre nom ! Oh ! la pauvre petite chaise ! Comme elle était humble, triste, repentante ! on aurait juré qu’elle disait sa prière. Alors, je ne sais trop ce qui s’est passé en moi : une hallucination. Je vous revoyais, pleurant et priant sur cette chaise ; puis j’entendais des voix me dire : « Ambroix, Dieu lui a pardonné… » Peu à peu, j’ai senti mes genoux fléchir : j’ai prié, j’ai pleuré, et… me voilà. (La musique s’arrète.)
Oh ! merci.
Ce n’est pas moi qu’il faut remercier, vos remerciements doivent s’adresser plus haut. Maintenant, Gertrude, donnez-moi ces lettres, les seules preuves qui restent de la faute. Je les veux, donnez-les-moi. (Gertrude va prendre les lettresd et les lui donne en détournant la tête. — Ambroix, les déchirant.) Voilà les preuves disparues.
Alors, vous oubliez ?…
Je pardonne. Le mal vient de mon côté aussi ;