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au moins autant que l’autre. Je vous l’ai dit souvent, Rose Mamaï…

rose.

Trop souvent même, berger…

balthazar.

Cet enfant est le porte-bonheur de votre maison. Vous devez le chérir doublement, d’abord pour lui, et puis pour tous ceux d’ici qu’il protège.

rose.

C’est dommage que tu ne portes pas tonsure, tu prêcherais bien… Adieu ; je rentre. (Elle fait quelques pas pour sortir, puis revient vers l’enfant, l’embrasse avec frénésie, et s’en va.)

l’innocent.

Comme elle m’a serré fort !

balthazar.

Pauvre petit ! Ce n’est pas pour toi qu’elle t’embrasse.

l’innocent.

J’ai faim, berger.

balthazar, csoucieux, montrant la bergerie.

Entre là, et prends mon sac.

l’innocent, qui est allé ouvrir la porte de la bergerie, pousse un cri et revient effrayé.

Aïe !

balthazar.

Quoi donc ?