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balthazar.

Le patron Marc ?…

francet mamaï.

Tout juste. Avant de faire la demande, je lui ai envoyé par écrit le nom de la demoiselle, et je l’ai chargé d’aller aux renseignements ; tu sais s’il a l’œil ouvert, celui-là…

balthazar.

Pas pour tirer les bécassines, toujours.

francet mamaï, riant.

Le fait est que le brave garçon n’a pas la main heureuse quand il vient battre le marais chez nous… C’est égal, va ! c’est un habile homme, et qui n’est pas embarrassé de sa langue pour parler avec les bourgeois… Voilà trente ans qu’il est dans la marine d’Arles ; il connaît tout le monde de la ville, et selon ce qu’il va nous dire…

rose mamaï, dans la ferme.

Hé bien ! grand-père, et le muscat ?

francet mamaï.

J’y suis… j’y suis, Rose… Donne vite les clefs, mon mignot… (À Rose, qui paraît sur le balcon.) C’est ce grand Balthazar qui n’en finit plus avec ses histoires… (À Balthazar.) Chut !…

rose.

Comment ! le berger est là, lui aussi… Les moutons se gardent donc tout seuls, maintenant ?…