Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

balthazar.

Qu’est-ce que tu veux que j’en pense, mon pauvre Francet ? D’abord que c’est ton idée et celle de ta bru, c’est aussi la mienne… par force…

francet mamaï.

Pourquoi, par force ?

balthazar, sentencieusement.

Quand les maîtres jouent du violon, les serviteurs dansent.

francet mamaï, souriant.

Et tu ne me paraîs pas bien en train de danser… (S’asseyani sur son panier.) Voyons, voyons, qu’est-ce qu’il y a ? L’affaire ne te convient pas, donc ?…

balthazar.

Eh bien !… non ! là…

francet mamaï.

Et la raison ?

balthazar.

J’en ai plusieurs raisons. D’abord, je trouve que votre Frédéri est bien jeune, et que vous êtes trop pressés de l’établir…

francet mamaï.

Mais, saint homme ! c’est lui qui est pressé, ce n’est pas nous. Puisque je te dis qu’il en est fou, de son Arlésienne ; depuis trois mois qu’ils vont ensemble, il ne dort plus, il ne mange plus. C’est comme une fièvre d’amour que lui a donnée cette