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les genoux du berger. — Francet Mamaï devant eux, un trousseau de clefs dans une main ; dans l’autre, un grand panier à bouteilles.

francet mamaï.

Hé be ! mon vieux Balthazar, qu’est-ce que tu en dis ?… En voilà du nouveau à Castelet !

balthazar, dans sa pipe.

M’est avis…

francet mamaï., baissant la voix et jetant un coup d’œil sur la ferme.

Ma foi ! écoute. Rose ne voulait pas que je t’en parle avant que tout fût terminé, mais tant pis… entre nous deux, il ne peut pas y avoir de mystère…

l’innocent, d’une voix dolente, un peu égarée.

Dis, berger…

francet mamaï.

Puis, tu comprends, dans une grosse affaire comme celle-là, je n’étais pas fâché de prendre un peu l’avis de mon ancien.

l’innocent.

Dis, berger, qu’est-ce qu’il lui a fait, le loup, à la chèvre de M, Seguin ?

francet mamaï.

Laisse, mon Innocent, laisse. Balthazar va te finir ton histoire tout à l’heure… Tiens ! joue avec les clefs. (L’Innocent prend le trousseau de clefs et le fait danser avec un petit rire. — Francet, se rapprochant de Balthazar.) Positivement, vieux, qu’est-ce que tu penses de ce mariage ?