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madame ambroix

Oh ! je voudrais mourir.

ambroix

Mourir ? Vous voudriez mourir ? Non ! non ! il ne faut pas mourir, il faut vivre, au contraire ! pour expier ! Venez ici, là… près de moi. (Il va prendre une chaise que madame Ambroix a mise près de la table du fond, en desservant, au commencement de la première scène, et la place à sa droite. Il s’assied à droite du bureau.)

madame ambroix

Non, je n’ose pas, ma place est à vos pieds, éternellement à vos pieds. (Elle se met à genoux.)

ambroix

Votre place est la place que je vous donne ; moi seul suis juge de la place que vous méritez. Mettez-vous là. (Gertrude s’assied.) J’ai le droit de vous demander bien des choses

madame ambroix

Vous savez tout, Ambroix, je n’ai rien à vous apprendre ; par pitié, ne me faites pas parler de cela !

ambroix

Parlons-en, au contraire, cela m’étoufFerait si je n’en parlais pas. Mais attendez (il va chercher le portrait et rapporte sur le bureau, à sa droite) : avec moi vous mentez trop bien, vous n’oserez peut-être pas devant lui.

madame ambroix, avec indignation.

Oh ! (Plus bas.) Pardon, c’est votre droit de me parler ainsi.