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franqueyrol.

Une fois mariés, nous prenons les parents avec nous, et le pain de la maison ne te regarde plus, quand le diable y serait…

henri.

Qu’est-ce que tu me racontes là, mon Dieu !

franqueyrol.

Rien que de très simple. J’aime ta sœur, voilà mon secret, à moi, le gros secret dont je te parlais tout à l’heure.

henri.

Comment ! toi, Pierre-qui-roule…

franqueyrol.

Mon cher, je n’y comprends rien… (Battant une crème imaginaire.) Je crois que la petite fée m’a ensorcelé… Ce qu’il y a de certain, c’est que Pierre-qui-roule n’a plus qu’une idée en tête maintenant ; c’est d’amasser un peu de mousse… dans les bois de Ville-d’Avray.

henri, souriant.

Et la petite fée, qu’est-ce qu’elle en dit ? Est-ce qu’elle t’aime, elle ?

franqueyrol, stupéfait.

Elle ? Ah ! Diable !… Ma foi mon cher, je l’aimais tant que je n’ai jamais songé…

henri.

C’est pourtant très essentiel à savoir…