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le facteur

Ne VOUS emportez point, monsieur Ambroix. Je vais de ce pas faire le service de la ferme des Azeroles, à une heure d’ici ; je passerai en revenant.

ambroix, se disposant à fermer la croisée.

C’est cela, repassez, père Anselme. La même clef ouvre la caisse et débouche le rhum ; par ainsi, vous ferez d’une pierre deux coups, sans compter celui que vous boirez. Eh ! eh ! eh !

le facteur, riant.

Ce bon monsieur Ambroix, comme à vingt-cinq ans ! (Il retire sa tête de l’embrasure, et s’éloigne en fredonnant.)


Scène III

ambroix, seul.
Il referme ta fenêtre et va vers son bureau sur lequel est le paquet.

Le voilà donc revenu, mon Léopold. Vite, rendons-lui la place qui lui appartient. (Il essaye de défaire les ficelles du paquet.) Ils l’ont solidement attaché, par exemple. Il me faudrait… bon, voici mon affaire. (Il va prendre un couteau de table oublié sur le buffet, et se hâte de couper les ficelles.) Je n’ai jamais rien vu d’aussi soigneusement empaqueté. (Il retire le portrait de Léopold, le porte vers le fond, et pose la boite, dans laquelle était le tableau, à gauche de la cheminée.) À ton clou, d’abord, nous causerons ensuite. (Il l’accroche et le considère.)