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ACTE II.

Intérieur de peintre-gandin. Atelier petit, coquet, parfumé. Chevalet de palissandre, transparents roses aux fenêtres. Bahuts, faïences, émaux momies, sabres, hallebardes, panoplies, bibelots. La croisée au fond, au milieu. Porte d’entrée au fond, à droite, ouvrant intérieurement. Porte à gauche sur l’appartement. Premier plan, un joli bureau-pupitre en laque. Dans le fond, sous la croisée, un lit de repos très bas.

Scène PREMIÈRE.

HENRI, NAMOUR.
Au lever du rideau, Henri est en train d’écrire sur le bureau de gauche. Namoun est dans le fond, debout sur une chaise, et cloue une carte de visite sur la porte d’entrée ouverte en dedans, faisant face aux spectateurs.


henri, jetant sa plume avec rage, et se renversant dans son fauteuil.

C’est fini ! j’ai cru que je n’irais jamais jusqu’au bout. (Regardant la lettre qu’il vient d’écrire.) Pauvre Clémence ! qu’est-ce qu’elle va dire en lisant cela ? (À Namoun, avec colère.) Tais-toi donc, toi !

namoun, fermant la porte doucement, et venant remettre la chaise à sa place, sur le devant de la scène. Très bas, le doigt sur les lèvres.

Chouia ! Namoun… Mouci fâché !… (Il va se coucher sur le divan du fond.)