qui sera la mienne désormais. Oh ! comme nous allons vivre heureux, tous les trois ! Oui, bien heureux… Et dire pourtant que je t’ai détesté ! Oui, j’ai passé des mois entiers à te détester, mais, là, sincèrement. Le croirais-tu ? j’avais défendu qu’on prononçât ton nom devant moi ; il est vrai que j’étais le premier à oublier cette défense.
Elle a dû bien m’en vouloir, elle aussi, n’est-ce pas ?
Elle ? Elle ?… Tu parles de Suzanne ?
Parbleu !
Oh ! la pauvre ame, certes, non ! elle ne t’en voulait pas. Est-ce qu’elle a pu jamais en vouloir à quelqu’un ?
C’est vrai, mais elle t’aimait tant qu’elle aurait bien pu me haïr un peu par amour pour toi…
Non, non, je ne le crois pas, je ne crois pas qu’elle t’en ait voulu… D’ailleurs, Suzanne ne parlait presque jamais de toi, elle ne prononçait ton nom que rarement, de peur de m’affliger, sans doute.