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position. Oh ! vous pouvez approcher, il n’a pas l’air méchant. (André, qui a fait deux pas en avant, s’arrête et pousse un grand cri qui fait bondir Mascarat en arriére.)

andré

Dominique !

dominique, Il s’est levé, et, le visage inondé de larmes, tend les bras à André, qui s’y précipite.

André !… Ah ! cher enfant. (Ils restent un moment dans les bras l’un de l’autre.)

mascarat

Il faut croire que ce sont d’anciennes connaissances ! S’embrassent-ils ! bon Dieu ! S’embrassent-ils !

andré

Oh ! je t’en prie, laisse-moi te regarder. Il me semble que je ne t’ai jamais vu… Vraiment, c’est toi, Dominique, mon frère Dominique, notre Domé, comme nous disions.

dominique, souriant.

Domé lui-même, en chair et en os… Tiens, que je t’embrasse encore… Tu ne sauras jamais tout le bien que cela me fait de te revoir…

andré

Mais enfin, dis-moi comment ?… quand ? pourquoi ? Parle-moi un peu, voyons ! Non, ne parle pas, assieds-toi d’abord, mets-toi là !… Tu ne t’en iras plus, n’est-ce pas ?… Te voilà pour toujours, au moins ?