Allons, calme-toi, fougueux montagnard. Voyons, sais-tu où est ton maitre ?
Mon maitre visite une de ses vignes à quelques pas de la maison, et j’aurai vite fait d’aller le quérir si je ne suis pas assez fort pour vous pousser dehors à moi tout seul.
Eh bien ! écoute, mon garçon ; tu vas aller tout de suite chercher ton maitre ; tu lui diras que quelqu’un… veut lui parler ici-même…
Qui, quelqu’un ?
Va toujours, il le verra bien ; et pour tout le mauvais sang que tu te fais depuis un moment, voici une belle pièce blanche qui te rassurera sur mes intentions. (Il lui tend un écu.) Allons, prends, de quoi as-tu peur ? Elle n’est pas fausse…
Eh bien ! là ! aussi vrai que je m’appelle Mascarat… du nom de mon parrain… vous n’avez pas l’air d’un mauvais homme, et je veux bien vous contenter en allant prévenir Monsieur. Seulement… (il va à la porte à reculons) comme on ne se connaît pas encore très bien, et que, pendant mon absence, vous allez être seul à garder la maison, je m’en vas, avec votre permission, vous enfermer ici jusqu’à mon retour ! (Il sort brusquement et ferme la porte.)