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vidal

Quel signal ?

le marquis, vivement.

Prenez garde, Mademoiselle, ce secret ne vous appartient pas.

virginie, sans l’écouter.

Au pied de la falaise… près d’ici… une barque l’attend… cette chanson est un signal, un dernier appel… dans quelques minutes, il sera trop tard.

vidal, va vers le fond et ouvre la porte.

Eh bien !… qu’il s’en aille !

virginie, sautant à son cou.

Ah ! tu es bon… je t’aime.

le marquis, stupéfait.

Vraiment, Monsieur, je n’ose croire à tant de générosité, et je ne sais comment vous exprimer…

vidal, se débarrassant doucement de Virginie.

Ne me remercie pas, va-t’en. (Le Jour baisse peu à peu.)

le marquis, s’avançant vers Virginie.

Nous ne devons plus nous revoir, Mademoiselle ; mais soyez assurée que de mon séjour ici j’emporte un souvenir qui ne… me… quittera jamais. (Il appuie la main sur le côté gauche de sa veste où l’œillet est caché. À Vidal.) Vous m’offrez la vie, Monsieur, je l’accepte ; vous aviez raison… on y tient, à mon âge.