peintre Eugène Leroux — blessé dans une de nos premières sorties et soigné quelque temps chez des vignerons de la Beauce — nous racontait l’autre jour un mot qui peint bien toute cette race. Les gens chez lesquels il logeait ne s’expliquaient pas pourquoi il s’était battu sans y être forcé.
« Vous êtes donc un ancien militaire ? lui demandaient-ils toujours.
— Pas du tout. Je fais des tableaux, je n’ai jamais fait que cela.
— Eh ben ! alors, quand ils vous ont fait signer le papier pour aller à la guerre… ?
— Mais on ne m’a rien fait signer…
— Enfin, quoi ! quand vous êtes allé pour vous battre, c’est donc — et ici ils se regardaient en clignant de l’œil — c’est donc que vous aviez bu un petit coup ! »
Voilà le paysan français… Celui des environs de Paris est pire encore. Les quelques braves gens qu’il y avait dans la banlieue sont venus derrière les remparts manger du pain de chien avec nous ; mais les autres, je m’en méfie. Ils sont restés pour montrer nos caves aux Prussiens, et con-