d’Alger, de laine souple et blanche, qu’elle portait toujours à la maison. Elle lui rappelait ainsi leur première rencontre chez Déchelette ; et serrés sur le même fauteuil, mangeant dans la même assiette, ils parlaient de cette soirée.
— Oh ! moi, disait-elle, dès que je t’ai vu entrer, j’ai eu envie de toi… J’aurais voulu te prendre, t’emmener tout de suite, pour que les autres ne t’aient pas… Et toi, qu’est-ce que tu pensais, quand tu m’as vue ?…
D’abord elle lui avait fait peur ; puis il s’était senti plein de confiance, en intimité complète avec elle.
— Au fait, ajouta-t-il, je ne t’ai jamais demandé… Pourquoi t’es-tu fâchée ?… Pour deux vers de La Gournerie ?…
Elle eut le même froncement de sourcils qu’au bal, puis un geste de tête :
— Des bêtises !… n’en parlons plus…
Et les bras autour de lui :
—C’est que j’avais un peu peur, moi aussi… j’essayais de me sauver, de me reprendre… mais je n’ai pas pu, je ne pourrai jamais…
— Oh ! jamais.