Page:Daudet - Rose et Ninette, Le trésor d'Arlatan, La Fédor, 1911.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
ROSE ET NINETTE

Dans cet ouragan de pensées furieuses et contradictoires, il arrivait chez lui, bien décidé à une immédiate explication, quand on lui apprit que, le genou du petit s’étant enflammé depuis quelques jours, Mme  Hulin avait fait venir un grand chirurgien, en consultation à cette heure même.

Après son déjeuner, Fagan descendit prendre des nouvelles ; il ne fut pas reçu. Entre deux portes, Annette, la femme de chambre qui avait élevé Maurice, raconta, les yeux rouges, qu’on venait de décider pour le lendemain une opération très grave, qùe la maison était toute en préparatifs, que Madame ne voulait voir personne. Il demandait alors s’il pourrait être utile le lendemain, pour tenir l’enfant ou pour le veiller. Madame fit répondre qu’elle remerciait bien Monsieur, mais qu’elle n’avait besoin de rien.

Comme elle était loin de lui en ce moment, la charmante femme ! L’enfant en danger, comme il comptait peu dans le cœur de la mère !