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LA FÊTE DES TOITS

LES MOINEAUX DE PARIS.

Nom d’un chien ! qu’il fait froid ! Pas moyen de dormir. On a beau se mettre en boule, hérisser ses plumes ; la gelée vous réveille et vous cingle.

UN MOINEAU, de loin.

Ohé ! les autres, ohé !… vite par ici. J’ai trouvé une vieille cheminée à chapeau de fonte, où l’on a fait du feu très tard. Nous aurons bien chaud en nous serrant contre elle.

TOUTE LÀ TROUPE, volant vers lui.

Tiens ! c’est vrai. Comme on est bien ! Comme il fait chaud ! C’est rien de le dire. Vive la joie ! Piou, piou. Cui, cui, cui…

LA CHEMINÉE.

Voulez-vous bien vous taire, galopins. Il n’y a que vous vraiment pour oser crier dans un moment pareil, quand tout se recueille et fait silence. Voyez ! le vent lui-même retient son souffle. Pas une girouette ne bouge.

LES MOINEAUX, plus bas.

Qu’est-ce qu’il y a donc, la vieille ?

LA CHEMINÉE.

Comment ! vous ne savez pas que c’est la fête des toits, cette nuit ? Vous ne savez pas que Noël va venir faire sa distribution aux enfants ?