pauvre Zia étendue sur l’herbe fine, serrée en linceul dans sa grande mante lourde de sel et de vase. Sa jolie figure intacte et blanche ouvrait à demi les yeux où se lisait toujours la même expression navrante, et qui, à rester longtemps sous l’eau, étaient devenus verts comme lorsqu’elle pleurait. Oh ! mais verts… « Deux petites rainettes du grand clar, » disait Charlon en sanglotant.
En votre qualité de vieux Camarguais, mon ami, vous avez entendu parler du trésor d’Arlatan. La petite Zia est morte pour avoir voulu y regarder ; et moi, j’espère au contraire y avoir trouvé la guérison et la vie. Je le saurai dans quelques semaines. J’étais d’ailleurs prévenu par cette parole du gardien :
« J’ai dans mon trésor de l’herbe qui sauve et de l’herbe qui tue. »
Ce trésor d’Arlatan ne ressemble-t-il pas à notre imagination, composite et diverse, si dangereuse à explorer jusqu’au fond ? On peut en mourir ou en vivre.
À bientôt, mon vieux Tim, je vous embrasse, le cœur gros.