Page:Daudet - Révélation d'un grand romancier, paru dans L'Action française, 07-04-1926.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il n’y a même pas le subterfuge de la féerie, ni celui du sermonnaire. Cela est, parce que cela est.

La vie spirituelle est synthétique. C’est elle qui a permis ces œuvres d’ensemble que sont les cathédrales, ces immenses entreprises que furent les Croisades, l’existence miraculeuse de Jeanne d’Arc, la cité périodique de Lourdes, etc… Un roman de la vie spirituelle, et qui s’attache à suggérer l’invisible par le visible, surprend le lecteur contemporain, accoutumé à n’admirer que l’analyse, que les raffinements analytiques, que l’éparpillement brillant du mercure mental sous le choc de la métaphore. L’écrivain du Soleil de Satan déplace devant nous des quartiers de roc, des éboulements de préjugés, grossiers et subtils, rebutants et séduisants, venus de Renan, de Taine, d’Anatole France. Ces auteurs, tant célébrés, étaient cependant dépourvus de ces prolongations impalpables, mais ramifiées, qui relient l’homme à sa destinée providentielle. D’où leur effritement ra-