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les mers, en prison, partout. Un peu d’espace m’y reste, j’en profite pour consigner le bruit qui courait en ville, ce matin : Tartarin a cessé de vivre !

On n’avait plus de ses nouvelles depuis trois mois. Je savais qu’il demeurait à Beaucaire, près de Bompard, qu’il l’aidait à garder le champ de foire et à conserver le château. Métiers de regardelle, en somme, ces métiers-là. Bien souvent, me languissant de mon bon maître, je m’étais proposé de l’aller voir, mais ce diable de pont me retenait toujours.

Une fois, regardant du côté du château de Beaucaire, là-haut, tout en haut, je me figurai voir quelqu’un qui braquait une lorgnette vers Tarascon. Ça avait l’air de Bompard. Il disparut, entra dans la tour et revint avec un autre, très gros, qui semblait