Et bientôt tous deux furent partis dans les rêves où l’un retrouvait sa Clorinde, l’autre la dame du commodore, car Likiriki était déjà bien loin.
Les jours suivaient les jours, se groupaient en semaines, et le voyage continuait, une traversée charmante, délicieuse, où Tartarin, qui aimait tant à inspirer la sympathie, l’admiration, les sentait autour de lui sous les formes les plus variées.
C’est lui qui aurait pu dire comme Victor Jacquemont[1] dans sa correspondance : « Que ma fortune est bizarre avec les Anglais ! Ces hommes, qui paraissent si impassibles et qui entre eux demeurent toujours si froids, mon abandon les détend aussitôt. Ils deviennent caressants malgré eux et pour la première fois de leur vie, je fais des bonnes gens, je fais des Français de tous les Anglais avec lesquels je reste vingt-quatre heures. »
Tout le monde, à bord, l’arrière comme l’avant du Tomahawk, officiers et matelots l’adoraient ; il n’était plus question de
- ↑ Célèbre voyageur français.