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s’est produite en ville au Gouvernement.

Les bureaux se sont rejeté la responsabilité des uns aux autres. Les cultures ont dit que l’affaire regardait le secrétariat, le secrétariat soutenait que c’était une question relevant de la santé ; celle-ci a renvoyé les plaignants à la marine parce qu’il s’agissait de travaux de charpente.

En ville, ils s’en prenaient à l’État de choses, et ne décoléraient pas.

Pendant ce temps, la fissure s’élargissait, l’eau tombait en cascade du toit, et dans toutes les cabines on ne voyait que des gens avec des parapluies ouverts, qui se chamaillaient, criaient, accusaient le Gouvernement, inondés et furieux.

Heureusement que nous n’en manquons pas, de parapluies ! Dans nos pacotilles d’objets pour échanges avec les sauvages, il y en avait une grande quantité, presque autant que de colliers de chiens.

Pour en finir avec l’inondation, c’est une fille Alric, au service de Mlle Tournatoire, qui a échelé le toit et cloué dessus une feuille de zinc empruntée au magasin. Le Gouverneur m’a chargé de lui écrire une lettre de félicitations.