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l’amant.

Tu vois, je pleure.

la maîtresse.

Comment ! tu pleures ? tu pleures, et c’est moi !… Venez vite, chers yeux, que je boive toutes vos larmes… Voilà qui est fait, n’en parlons plus. (Long silence.) — Sais-tu qu’il faut que je t’aime bien pour n’avoir pas de remords à propos de l’autre ? Que veux-tu ! l’amour de toi remplit tellement mon cœur qu’il n’y laisse pas le moindre coin oij se puissent glisser l’image du passé et le remords.

l’amant.

Chère femme !

la maîtresse.

Le jour où j’ai, pour te suivre, tout rompu et tout oublié, je me suis dit qu’une heure viendrait sans doute où je pleurerais amère-