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mence de mes juges, les priant de remarquer que je n’ai point causé de si grands malheurs, et que si ma trompette est ensorcelée, c’est un sortilège bien inoffensif. J’ai fait un peu de tapage dans la ville, qui en avait grand besoin ; j’ai valu quelques caresses aux dames, qui n’en sont pas fâchées ; une bonne bastonnade aux dragons bleus et cinq jours de cachot à votre serviteur. Quant aux malheureux accidents de la bataille, je n’y suis pour rien, et si la paix s’est faite sans le secours des congrès et des diplomates, la faute en est à mon clairon, — que je livre à votre colère. J’ai dit. (Il salue galamment l’assemblée.)

le major

Le tribunal va délibérer. (Après cinq heures de délibération, le major reprend :) Attendu que, etc., attendu que, etc., la bouquetière Réséda est acquittée, le dragon Venterbich condamné à l’épouser, et le trompette condamné à être fusillé sous vingt-quatre heures. — La trompette dudit trompette sera mise sous une cloche en verre, et exposée dans la ville, — en lieu sur. (Applaudissements frénétiques.)

venterbich.

Tarteifle ! (Réséda lui saute au cou !)