Ce jour-là plus d’un Parisien a dû dire en rentrant chez lui, le soir, pour se mettre à table : « Quel singulier petit bonhomme j’ai rencontré aujourd’hui ! » Le fait est qu’avec ses cheveux trop longs, son pantalon trop court, ses caoutchoucs, ses bas bleus, son bouquet départemental et cette solennité de démarche particulière à tous les êtres trop petits, le petit Chose devait être tout à fait comique.
C’était justement une journée de la fin de l’hiver, une de ces journées tièdes et lumineuses, qui, à Paris, souvent sont plus le printemps que le printemps lui même. Il y avait beaucoup de monde dehors. Un peu étourdi par le va-et-vient bruyant de la rue, j’allais devant moi, timide, et le long des murs. On me bousculait, je disais « pardon » et je devenais tout rouge. Aussi je me gardais bien de m’ar-