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Lamarque, instruit de leur faiblesse, était résolu à le leur refuser. Aux forces régulières qu’il conduisait contre eux, il avait réuni des gardes nationaux, des fédérés, des paysans armés. Il se disait sûr d’en finir rapidement avec l’insurrection. Il ne voulait pas arrêter les hostilités. Ce fut à grand’peine que les envoyés de Fouché obtinrent de lui qu’il demanderait des ordres au ministre de la Guerre. Eux-mêmes se rendirent à Paris pour en activer l’expédition. En attendant leur retour, Lamarque transporta son quartier général à Nantes, se jeta en Vendée, traqua de tous côtés les royalistes. Ce fut alors une succession de surprises et de rencontres dans lesquelles ceux-ci furent constamment battus. Elles coûtèrent en outre la vie à Louis de La Rochejaquelein et au comte de Suzannet. Le premier périt le 4 juin au Pont des Mathes, le second à Rocheservière, le 20 du même mois.

À cette date, Malartic, La Béraudière et Flavigny, revenus de Paris depuis plusieurs jours, négociaient avec le général Lamarque pour amener une suspension d’armes entre lui et les chefs royalistes parmi lesquels Sapinaud avait succédé à La Rochejaquelein dans le commandement supérieur. Les bases sur lesquelles Lamarque était autorisé à traiter se résument comme suit : amnistie pleine et entière pour le passé ; droit pour les chefs royalistes de passer à l’étranger et de vendre leurs propriétés, ou d’habiter la France en donnant leur parole d’honneur de n’employer leur influence que pour le maintien de la paix ; mise en liberté de tous les individus détenus pour avoir pris part à l’insurrection ; dispense de conscription dans les départements de l’Ouest pendant toute l’année 1815 ; dégrèvement des impôts pour la même année ; admission des royalistes aux fonctions et emplois. Un article spécial assurait