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elle devait avoir pour être victorieuse. Le cas était le même pour Suzannet et d’Andigné.

En de telles conditions, on ne pouvait plus compter sur des rassemblements de Vendéens. « Les populations de l’Ouest, dit d’Andigné dans ses mémoires, étaient consternées. Il fallait au moins leur laisser le temps de se remettre. » On apprit bientôt à Nantes le départ du duc de Bourbon pour Beaupréau, puis la fuite du roi et l’arrivée de l’Empereur à Paris. Les quelques volontaires royaux qu’on était parvenu à réunir se débandèrent en se rendant à Blois, où on les envoyait malgré eux. Enfin, le général Foy fit savoir à Flavigny qu’il avait reçu l’ordre de faire prendre aux troupes la cocarde tricolore. Le prince de La Trémoille, revenu de Rennes, espérait que cette cérémonie du changement de cocarde provoquerait un mouvement royaliste. Cet espoir fut trompé. Le changement s’opéra sans trouble, le pouvoir impérial se trouva rétabli dans la ville. La Trémoille n’eut que le temps de s’évader. Le 18 mars, il fut arrêté dans l’Indre, conduit chez lui, d’où il parvint à passer en Angleterre.


II

À Angers, les affaires du roi ne marchaient pas mieux. Le général d’Autichamp avait été remplacé dans le commandement de la subdivision de Maine-et-Loire par le colonel Noireau. Il sut par ce dernier qu’une lettre de Fouché, réintégré au ministère de la Police, ordonnait l’arrestation du duc de Bourbon. Avec le consentement du colonel qui promettait des passeports si le prince