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être supposés capables de les avoir secondés et, entre autres, le frère, la femme et les enfants de d’Aché, restaient sous la surveillance de la police.

On ne parvint à s’emparer d’aucun des contumaces. Il n’est rien dans les documents qui puisse mettre sur leurs traces. Acteurs obscurs d’un drame terrible, ils ne paraissent sur la scène que pour y jouer leur rôle et s’effacent ensuite, même le général Antonio, dans l’ombre d’où ils étaient sortis. Il n’en est qu’un qu’on retrouve, c’est Joseph Buquet. Sous la Restauration, il vivait à Donnai, jouissant paisiblement des fonds volés qu’il transmit à ses héritiers. À la même époque, le chevalier de Bruslart, cet ancien amant de la marquise de Vaubadon, qu’on avait un moment soupçonné d’avoir participé au vol, était lieutenant général des armées du roi.

La marquise de Combray avait été laissée en prison. Ni supplications ni démarches ne purent fléchir l’Empereur. Il fallait établir que l’état de santé de cette femme vieille et infirme ne lui permettait pas de supporter les rigueurs de la captivité pour obtenir son transfert à l’hospice général de Rouen. Elle y resta jusqu’à la rentrée des Bourbons. On lit dans le Moniteur officiel du 21 septembre 1814 : « Le 18 août dernier, Sa Majesté a signé des lettres d’abolition en faveur de Geneviève de Brunelle, veuve Hély de Combray, condamnée, à l’âge de soixante-huit ans, à vingt-deux ans de réclusion par jugement d’une cour spéciale séant à Rouen, le 30 décembre 1808. Cette dame a eu l’honneur d’être présentée le 5 courant à Sa Majesté qui a daigné l’accueillir avec bonté. » Pendant les Cent-Jours, Mme  de Combray se réfugia en Angleterre. Elle en revint à la seconde Restauration et mourut peu après parmi les siens, entourée de la vénération publique. On sait que Balzac s’est