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Haye Saint-Hilaire, venait d’être fusillé au mois de septembre précédent. Ce ne fut qu’après avoir acquis la certitude que les royalistes de Normandie et ceux de Bretagne avaient agi séparément et sans s’être concertés, que, devant l’inutilité de ses efforts pour retrouver d’Aché, Antonio et divers autres comparses plus ou moins obscurs, elle se décida à passer outre. Un arrêt de la Cour de cassation venait de dessaisir de l’affaire les tribunaux du Calvados et de la renvoyer devant le tribunal criminel spécial de Rouen. Elle était inscrite au rôle pour être jugée durant la session qui devait s’ouvrir le 15 décembre. Tous les autres procès avaient été renvoyés à la session de janvier.

Dès le 2 décembre, l’acte d’accusation était achevé. L’instruction retenait trente-trois accusés. Mais l’un d’eux, Grenthe, dit Cœur de Roi, étant mort en prison, le nombre s’en trouva réduit à trente-deux, savoir : neuf contumaces : d’Aché dit Deslauriers, dit Alexandre, Alain dit le général Antonio, Loret, Joseph Buquet, Courmaceuil, Révérend, Dussaussay, Le Charpentier fils, la fille Dupont, et vingt-trois présents : la marquise de Combray, la baronne Aquet de Férolles, le notaire Lefebvre, l’avoué Vanier de la Chauvinière, l’avocat Lanjalley, Bureau de Placène et sa femme, les gendarmes Chauvel et Mallet, les deux aubergistes Le Marchand et Chevalier, le garçon d’écurie Gauthier, Pierre Buquet, le voiturier Gousset, le Grand Charles, Lebrec, Le Hericey, Lerouge dit Bornet, François Guillaume dit Lanoë, Halbout, Étienne Martin, Harel et Fierlé. Le marquis de Bonneuil, fils de la marquise de Combray, avait été déjà l’objet d’une ordonnance de non-lieu.

Nous énumérons ces noms au hasard. Mais il s’en fallait que tous ces malheureux fussent placés au même rang par l’accusation. Elle incriminait plus spécialement