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Au moment où se dénoua le procès, la protection du maréchal Moncey lui sauva la vie. Elle ne put le soustraire aux rigueurs d’une détention méritée.

À la fin de l’été de 1807, bien que les prisons de Rouen fussent pleines, beaucoup de coupables manquaient encore. D’Aché était en Angleterre. Le général Antonio vivait aux environs de Caen, dans une ferme en ruine où sa fille lui apportait chaque jour sa nourriture. Joseph Buquet, fugitif au moment de l’arrestation de son frère, était ensuite revenu à Donnai. Il s’y cachait en gardant l’argent. Le docteur Révérend, de Falaise, venait de partir avec une jeune fille enlevée à sa famille. Tous ceux-là devaient rester introuvables. D’autres, laissés encore en liberté, n’allaient pas tarder à être pris, parmi eux Mme  Aquet de Férolles et avec elle toute une bande de nouveaux venus, étrangers à l’attentat et qui se compromettaient irréparablement à vouloir favoriser la fuite de la jeune femme et lui assurer l’impunité. En tout cela, n’apparaissent nulle part ni le nom ni la personne de la marquise de Vaubadon. Soit qu’elle eût quitté provisoirement le Calvados, soit que les royalistes déjà la tinssent en défiance, il ne semble pas qu’elle ait été mêlée à ces événements. Elle n’y devait intervenir qu’à l’heure où ils se dénouaient et pour les couronner par un invraisemblable trait de perversité et de trahison.


VII

C’est Mme  Aquet de Férolles, que maintenant il faut suivre à travers les émouvantes péripéties de son existence