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préfets et commandants militaires sont invités à seconder de leurs efforts le citoyen X… »

Quelque surprise qu’eussent causée au sous-préfet de Loches et aux officiers qui l’entouraient ces pièces officielles, elles ne leur permettaient pas de retenir ceux qui en étaient possesseurs. Ils les autorisèrent donc à continuer leur route.

– Nous allons passer la nuit à Loches, répondit l’un d’eux. Désignant l’auberge où ils allaient descendre, il ajouta : – Nous nous reverrons demain matin.

Le lendemain, quand le sous-préfet, étonné de n’avoir pas reçu leur visite, les envoya querir, il lui fut répondu qu’ils étaient partis dans la nuit. De plus en plus intrigué, il convoqua les officiers de gendarmerie et tous trois restèrent en permanence à la sous-préfecture, après avoir envoyé des estafettes dans toutes les directions afin de savoir ce qu’étaient devenus les mystérieux cavaliers. Une des estafettes revint dans l’après-midi. Son récit fut un nouveau sujet de surprise. Il avait rencontré au village de Bléré, non pas seulement les cavaliers mais encore M. Clément de Ris lui-même se rendant avec eux au château de Beauvais. Le lieutenant Paultron reçut l’ordre de l’y rejoindre et partit aussitôt pour Azay-sur-Cher. Quand il s’y présenta, M. Clément de Ris venait de rentrer chez lui. L’officier le trouva au milieu de sa famille et de ses amis, ayant auprès de lui quatre personnages qu’il disait être ses libérateurs.

Le lieutenant reconnut trois de ceux qu’il avait rencontrés la veille à Loches : Carlos Sourdat, Charles Salaberry et Robert Couteau. Quant au quatrième, bien qu’il déclarât se nommer Arthur Guillot de La Poterie et s’être trouvé à Loches avec les autres, le lieutenant ne se souvint pas de l’avoir déjà vu. Le fait est laconiquement mentionné dans son procès-verbal, sans qu’il y