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Dieu sait qu’on désirait le garder !

Mais puisqu’il s’offre une occasion de nous séparer de lui, sans le rendre malheureux, il faut tâcher d’avoir du courage. »

Et, malgré eux, les yeux se tournèrent vers le lit, où Victor et Mimile dormaient d’un sommeil d’enfants, calme et abandonné.

— Pauvre petit ! dit François d’une voix douce.

Ils entendaient la rivière clapoter le long du bordage, et, de temps en temps, le sifflet du chemin de fer déchirant la nuit.

La mère Louveau éclata en sanglots :

— Dieu aie pitié de nous, François, je le garde !

Image 21 - Chapitre III
Image 21 - Chapitre III