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mands. C’est nous qui étions contents. Alors, après avoir renvoyé les autres au village, il prit deux grands avec lui, moi et un autre, et nous voilà partis pour le moulin Hénin. La nuit tombait. Partout des maisons fermées, chaudes du bon feu et du bon repas du dimanche, un petit filet de lumière glissait sur la route et je pensais qu’à cette heure-là on devait être bien à table et à l’abri.

Chez les Hénin le moulin était arrêté, la palissade fermée, tout le monde rentré, bêtes et gens. Quand le garçon vint nous ouvrir, les chevaux, les moutons remuèrent dans leur paille ; et sur les perchoirs du pou-