lourd de pachyderme… « signale déjà des supercheries autographiques, entre autres une fausse lettre de Priam sur papyrus…
— Monsieur Gazan n’a pas signé la feuille… » criait l’aigre fausset de Picheral.
« Ah ! pardon… » et le gros homme allait signer tout en continuant son histoire de papyrus, de roi Priam, noyée dans cette confusion de voix irritées où l’on ne distinguait que le mot « académie…académie, » tous en parlant comme d’une personne réelle, vivante, dont chacun avait la conviction de connaître et d’exprimer l’intime pensée, à l’exclusion de tous les autres. Subitement ces criailleries s’arrêtèrent devant Astier-Réhu entrant, signant, posant très calme à sa place de secrétaire perpétuel la lourde serviette qu’il tenait sous le bras, puis s’avançant vers ses collègues :
« Messieurs, j’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre… J’avais fait porter à la Bibliothèque, pour l’expertise, les douze à quinze mille autographes qui composent ce que j’appelais ma collection… Eh bien ! messieurs, tout est faux, tout. L’Académie de Florence avait dit vrai. Je suis victime d’une immense mystification. »
Pendant qu’il essuyait son front mouillé de grosses gouttes après l’effort de cet aveu, quelqu’un demanda avec insolence :
« Et alors, monsieur le secrétaire perpétuel ?…