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Riom, terminées à Louis-le-Grand où il devait revenir plus tard professeur, lui ouvrirent toutes grandes les portes de l’École Normale supérieure. Il en sortit pour occuper la chaire d’histoire au lycée de Mende ; c’est là que fut écrit l’Essai sur Marc-Aurèle (couronné par l’Académie française). Appelé l’année suivante à Paris par M. de Salvandy, le jeune et brillant professeur sut reconnaître l’intelligente faveur dont il avait été l’objet en publiant coup sur coup : Les grands ministres de Louis XIV (couronné par l’Académie française), — Bonaparte et le Concordat (couronné par l’Académie française), — et cette admirable Introduction à l’Histoire de la Maison d’Orléans, portique grandiose de l’œuvre à laquelle l’historien devait donner vingt ans de sa vie. Cette fois, l’Académie n’ayant plus de couronne à lui offrir, le fit asseoir parmi ses élus. Il était déjà un peu de la maison, ayant épousé Mlle Réhu, fille du regretté Paulin Réhu, le célèbre architecte, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, petite-fille du vénérable Jean Réhu, doyen de l’Académie française, l’élégant traducteur d’Ovide, l’auteur des Lettres à Uranie, dont la verte vieillesse fait l’admiration de l’Institut.

On sait avec quel noble désintéressement, appelé par M. Thiers, son collègue et ami, aux fonctions d’archiviste des Affaires étrangères, Léonard Astier-