l’autographe de la grande Catherine, très ingénieusement enchâssé dans le compliment de bienvenue. Cette lettre, qui a eu les honneurs de la séance, occupe les journaux depuis deux jours, retentit par toute l’Europe, répercutant le nom d’Astier, de sa collection, de son œuvre, dans un de ces assourdissants et disproportionnés échos de montagne que la multiplicité de la presse vaut à tous les événements contemporains. Maintenant le baron Huchenard peut essayer de ronger, de mordre et marmotter avec son ton doucereux : « J’appelle votre attention, mon cher collègue… » On ne l’écoutera plus. Et comme il sent bien cela, le prince des autographiles, quel regard enragé il tourne vers le cher collègue entre deux phrases de son boniment scientifique, que de venin dans tous les creux de sa longue figure en biseau, poreuse comme une pierre ponce !
Le beau Danjou rage, lui aussi, mais pour un autre motif que le baron : la duchesse n’a pas invité sa femme. Cette exclusion le blesse dans son amour-propre de mari, ce second fois plus douloureux que l’autre ; et malgré son désir de briller pour le grand-duc, la provision de mots qu’il avait apportés, presque inédits, lui reste dans la gorge. Un autre encore qui sourit de travers, c’est le chimiste Delpech que l’Altesse, au moment des présentations, a félicité de ses travaux sur les