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IX

EN HAUT DE LA CÔTE


« Eh bien ! ma chère Éline, j’ai suivi votre conseil, j’ai tenté de m’arracher à cette vie de servage où la miette de pain gagné me semblait si dure ; et, puisque mon corps, trop débile pour les volontés de mon âme, me condamne à végéter hors de mon cher couvent avec la flamme du sanctuaire brûlant en moi, j’ai voulu l’abriter, cette flamme pure, au creux du fiord natal, devant cette mer de Norvège que je n’avais pas revue depuis quinze ans.

« Ma rupture avec la princesse ? Oh ! brusque et bizarre,