tres et un jeune prêtre apparut presque aussitôt dans le cabinet.
— Tenez, mon bon Duffieux, dit le supérieur, promenez un peu cet enfant… Montrez-lui notre église, nos serres… Il s’ennuie là, ce pauvre petit homme…
Jack crut que l’on prenait ce prétexte de promenade pour couper court aux adieux pénibles de la séparation, et son regard eut une telle expression de désespoir et d’effroi, que le bon prêtre le rassura doucement :
— N’aie pas peur, mon petit Jack… ta mère ne s’en ira pas… tu vas la retrouver ici.
L’enfant hésitait encore.
— Allez, mon cher !… fit madame de Barancy avec un geste de reine.
Aussitôt il sortit sans un mot, sans une plainte, comme s’il était déjà assoupli par la vie et préparé à toutes les servitudes.
Quand il fut dehors, il y eut dans le cabinet un moment de silence. On entendait les pas de l’enfant et de son compagnon s’éloigner en criant sur le sable durci par le froid, le pétillement du feu, des piaillements de moineaux dans les branches, des pianos, des voix, le murmure d’une maison pleine, tout le train, assourdi par l’hiver et les fenêtres closes, d’un grand pensionnat à l’heure de l’étude.
— Cet enfant a l’air de bien vous aimer, Madame, dit le recteur, que la grâce et la soumission de Jack avaient touché.