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IV - HISTOIRE DE LA PETITE CHÈBE. LES VERS LUISANTS DE SAVIGNY


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« Savigny-sur-Orge.

« Ma chère Sidonie,

« Hier nous étions à table dans cette grande salle à manger que tu connais, la porte large ouverte sur les perrons tout fleuris. Je m’ennuyais un peu. Bon papa avait été de mauvaise humeur toute la matinée, et ma pauvre mère n’osait pas dire un mot, atterrée par ces sourcils froncés qui lui ont toujours fait la loi. Je songeais que c’était vraiment dommage d’être si seule, en plein été, dans un si beau pays, et que je serais bien heureuse, maintenant que me voilà sortie du couvent et destinée à passer des saisons entières à la campagne, d’avoir, comme autrefois, quelqu’un pour courir avec moi dans le bois et les charmilles.

« Georges vient bien de temps en temps ; mais il arrive toujours très tard, seulement pour dîner, et repart