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fus obligé de redescendre bien vite… Mais, c’est égal ! cela m’avait suffi pour te connaître, ô grande Bavaria boursouflée et sonore ! J’avais vu ta poitrine sans cœur, tes gros bras de chanteuse, enflés, sans muscles, ton glaive en métal repoussé, et senti dans ta tête creuse l’ivresse lourde et la torpeur d’un cerveau de buveur de bière… Et dire qu’en nous embarquant dans cette folle guerre de 1870, nos diplomates avaient compté sur toi. Ah ! s’ils s’étaient donné la peine de monter dans la Bavaria, eux aussi !

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